FAQ
Vous vous posez des questions par rapport au projet communal ? Nous aussi et nous avons trouvé quelques éléments de réponses.
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1 - Curala: un projet véritablement abouti ?
Le chiffre de l’augmentation du trafic routier provient des chiffres publiés par les porteurs du projet en page 34 du document Dossier d’information à la population du 11.10.2022. Le chiffre de 30% est une moyenne des augmentations induites par le projet sur les quatre axes émanant du rond-point des Fleurettes au Châble (en rouge sur la figure 23) en comparaison aux chiffres d’aujourd’hui (figure 22) :
(1500/8500+2500/2500+500/5000+0/5000)/4=31,91%.
Ces chiffres étant une moyenne sur la journée, la situation aux heures de pointe et en haute saison sera encore plus défavorable. Du point de vue du trafic routier, le projet actuel ne va pas améliorer la qualité de vie des habitant.e.s et des commerçant.e.s. Au contraire, il va renforcer les nuisances induites par le trafic, notamment sonores dont les valeurs limites sont déjà dépassées selon le cadastre cantonal du bruit routier, aux alentours du rond-point des Fleurettes, ainsi qu’au fond du Châble.
La construction du parking de Curala devrait coûter 34 millions (cf. Procès verbal du Conseil Général du 23.11.2022, annexe en page 20), soit 55’375.- par place de stationnement public (34 millions / 614 places, cf. Dossier d’information à la population du 11.10.2022 en page 32). Un calcul analogue montre que le coût par place du parking semi-enterré prévu à St-Marc est de 29’012.- (9,4 millions / 324 places), pour un coût total d'infrastructures de stationnement de 43,4 millions.
Les 1200 places de stationnement prévues reflètent le pic de la demande hivernale et sont surdimensionnées par rapport à la moyenne annuelle. De plus, le projet actuel prévoit 770 places de stationnement en sous-sol (cf. Dossier d’information à la population du 11.10.2022 page 31) qui ne pourront pas être reconverties. Ces plans contredisent les objectifs touristiques qui anticipent une diminution du trafic de véhicules individuels dans l'optique de devenir la référence alpine en matière de tourisme durable.
Ajoutons que L’appel à investisseurs du 10.02.2017 en page 31 stipulait que les nouvelles places de stationnement devaient être construites exclusivement sur le secteur de Curala conformément à la décision du Conseil Général (cf. Procès verbal du Conseil Général du 23.11.2016 en page 5). Le projet actuel prévoit, néanmoins, de construire 402 des 1200 places à St-Marc (cf. Dossier d’information à la population du 11.10.2022 page 32) qui ne bénéficieront d'aucune synergie avec le hub de transports de Curala. Par ailleurs, près de 20% de ces places sont à usage privé, ne respectant ainsi pas la vocation d'intérêt général et sportive des terrains de St-Marc.
La présence de la nappe phréatique à l’endroit du projet est avérée selon les contraintes du site décrites dans L’étude de faisabilité du 02.10.2015 en page 16 et dans L’appel à investisseurs du 10.02.2017 en page 30. Les données en lien peuvent d’ailleurs être consultées via le cadastre géologique cantonal. Rappelons que le projet actuel propose de bâtir sous l’entier de la place de Curala un parking enterré de deux étages (cf. Présentation publique du 11.10.2022 slides 31-32).
La situation actuelle, qui présente déjà une vulnérabilité accrue au phénomène d'îlots de chaleur, sera péjorée par le projet actuel. Il est en effet prévu de recouvrir en matériaux imperméables la zone de St-Marc (parking) et celle en amont de la route de Curala (bâtiments) actuellement en pleine terre (cf. Présentation publique du 11.10.2022 slide 30). La couverture du sol n’est toutefois pas le seul facteur causant des îlots de chaleur: densité, hauteur et matériaux de construction des bâtiments, surfaces imperméables et compaction des sols (routes, parkings), réduction des espaces verts et absence d’arbre en pleine terre sur la zone constructible, circulation automobile et climatisation sont autant de paramètres aggravants. Nous sommes donc très sceptiques vis-à-vis du projet actuel et sommes d'avis qu'il n'atténue pas mais aggraverait la problématique.
2 - Curala: c'est vraiment tout ça à la fois ?
Le plan directeur cantonal (fiche B.1) préconise un tourisme intégré et proclame que “la croissance qualitative doit avoir la primauté sur la croissance quantitative” dans le respect des besoins sociétaux et environnementaux. Le projet actuel veut développer une “station hors station”, en appliquant les principes de développement économique de la station de Verbier aux villages du Châble et de Villette.
Les chiffres de l’office du tourisme indiquent aujourd’hui 102 lits hôteliers au Châble et à Villette répartis sur quatre établissements dont 50 déjà situés sur le site de Curala. Le projet actuel propose 700 lits touristiques (cf. Dossier d’information à la population du 11.10.2022 page 23) dont 200 lits hôteliers. L'augmentation proposée est donc conséquente et il est légitime de se poser la question de savoir si elle correspond à la demande liée au pic hivernal et quel sera le taux d’occupation annuel réel. Les villages du Châble et de Villette sont habités 365 jours par années et ont jusqu’à présent évité le piège des lits inoccupés plusieurs mois dans l’année.
Le projet actuel n’est pas intégré au contexte: il n’est pas à l’échelle des villages du Châble et de Villette en termes de hauteurs des bâtiments et d’emprise au sol. Les bâtiments prévus sur le site de Curala s'élèveront jusqu'à 18m de haut, soit une différence de 7m avec les constructions des villages voisins, et s'étendront sur une largeur et une profondeur de 22 à 24m (cf. Dossier d’information à la population du 11.10.2022 pages 24 et 25). Une telle différence par rapport au règlement communal des constructions semble contrevenir à l'article 25 de la loi cantonale sur les constructions. Une réponse détaillée à cette question a été apportée par Patrimoine Valais romand au point 1 de leur lettre d’observations.
Précisons également que le projet actuel ne résulte pas d’un concours d’architecture mais d’un appel à investisseurs, avec seulement deux offres retournées. La qualité de l’avant-projet architectural et urbaniste était un critère secondaire comptant pour moins de 15% (cf. Appel à investisseurs du 10.02.2017 page 23).
La situation actuelle de l’habitat dans notre espace touristique alpin présente une vulnérabilité par le manque de logements à loyers abordables. Le projet actuel prévoit, notamment, la construction d’un hôtel de 198 lits avec restaurant, 5000m2 de surfaces d’activités (commerces et bureaux) et 498 lits en résidence touristique (cf. Dossier d’information à la population du 11.10.2022 page 18). Nous estimons entre 150 et 200 le nombre de nouveaux postes d’emploi créés par ce programme, ce qui représente un nombre conséquent de personnes à loger. Le projet actuel prévoit de construire 107 appartements (cf. Présentation publique du 11.10.2022 slide 41). On peut se demander quel est le nombre d’appartements dévolus pour les nouveaux employés et quel est le nombre net de nouveaux logements créés.
3 - Curala: un projet pour toute la commune ?
Pour pouvoir changer une zone d’intérêt général en une zone mixte et touristique, dans le but de développer un projet immobilier comme le souhaite le projet actuel, le Conseil communal doit justifier une clause de besoin. Cette justification des besoins doit tenir compte des besoins actuels et futurs en infrastructures publiques sur l’ensemble du territoire communal.
Les besoins en infrastructures publiques identifiés, depuis de nombreuses années, comprennent un nouveau centre scolaire et d'accueil parascolaire, une salle de sport double à usage scolaire et public, une route de déviation pour Verbier, la requalification des rues du Châble, un réseau de pistes cyclables sécurisées et une offre de transports publics plus attractive pour l’ensemble de la commune. Le projet actuel, qui prévoit une densification démesurée des dernières grandes zones d’intérêt général disponibles, néglige les besoins actuels et futurs de la population locale.
Curala est un interface d’échanges modaux d’importance cantonale. Des efforts conséquents ont été réalisés pour augmenter les cadences sur l’axe ferroviaire Martigny-Le Châble et sur la liaison câblée Le Châble-Verbier. Il nous paraît alors incohérent de ne pas reconsidérer le dimensionnement du stationnement des véhicules motorisés pour plus de cohérence avec les investissements réalisés pour les transports publics (comme relevé également par l’association Patrimoine Valais romand au point 5 de leur lettre d’observations).
Le projet actuel ne prévoit pas la densification de l’offre en transports publics pour les villages de la Vallée, de Bruson et de Vollèges. Il favorise l’usage des véhicules individuels, alors qu’il devrait renforcer les cadences actuelles qui sont trop faibles, voire inexistantes en soirée, pour que les habitant.e.s puissent se passer de leur voiture pour venir à Curala. Le projet actuel, qui présente la mobilité douce comme un axe fort, ne prévoit aucune piste cyclable sécurisée sur la route de Verbier, entre Curala et Villette, alors que les cyclistes seront confronté.e.s à un trafic journalier de 11’500 véhicules (cf. Dossier d’information à la population du 11.10.2022 pages 34, 36 et 37).
Rappelons que le Conseil Général avait donné un accord de principe sur un changement de zone en novembre 2016 sur la base d’un programme qui prévoyait uniquement la construction “de logements répondant à un intérêt public (logement protégé ou logement social)” sur la zone de Curala (cf. Procès verbal du plénum du Conseil Général du 23.11.2016 en page 5). On constate néanmoins que le projet actuel, présenté en octobre 2022, n’offre aucune garantie que le 100% des 65 logements prévus dans le plan de quartier de Curala soient d’intérêt public.